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sera impuissant à la sauver. Les douleurs de la fièvre qui lui était destinée auraient été des jouissances à côté des tortures morales qu’il va endurer. À cela s’ajoutera le désespoir de ne pouvoir quitter sa femme pour prendre part à la lutte. Décidément, c’est bien mieux ainsi ! Le grand Eblis est plus avisé que ses serviteurs !… Mais il faut, pourtant, que cet homme néfaste soit abattu. Il est préférable, sans doute, qu’il ne meure pas, puisqu’Eblis l’a épargné. Mort, son souvenir aurait fait du mal. On aurait peut-être eu des soupçons sur la cause de sa maladie. Mais il faut que son influence soit à jamais détruite, que ses compatriotes cessent d’avoir confiance en lui. Ce sera cent fois plus efficace que sa mort.

Ainsi se parlait à lui-même le maître, dans le silence de la nuit.