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POUR LA PATRIE

« Les violences de langage de quelques-uns des agitateurs parmi nous ont profondément irrité les populations des provinces anglaises.

« Nous ne pouvons pas espérer que la politique séparatiste y reçoive le moindre appui. Dans la nouvelle chambre il n’y aura pas dix députés des autres provinces qui consentiront à la sortie de notre province de la Confédération. Quand même les soixante-cinq députés que nous envoyons à Ottawa seraient unanimes à demander cette sortie, jamais ils ne pourraient l’obtenir par des voies constitutionnelles.

« Donc, comme nous le disions tout à l’heure, la campagne inconsidérée dans laquelle nous nous sommes lancés aboutira infailliblement, soit à rien du tout, soit à la guerre civile. À la guerre civile, il ne faut pas songer. Pourquoi, alors, nous donner tant de mal pour nous trouver en face d’un résultat radicalement nul ?

« Sans doute, le projet que le gouvernement a soumis n’est pas acceptable dans sa forme actuelle. Il devra être modifié dans plusieurs de ses détails. La province doit exiger des garanties. Mais, en même temps, si nous voulons être vraiment utiles à notre