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POUR LA PATRIE

frères, nous avons écrit des choses que nous regrettons. Après trois jours de silence et de réflexion, nous voyons que c’est notre devoir de revenir sur nos pas et nous le faisons courageusement. Revenir sur ses pas n’est pas une opération qui flatte l’amour propre du journaliste, mais c’est parfois un devoir, un devoir aussi impérieux que désagréable. Quand celui qui a la mission de guider l’opinion s’aperçoit qu’il fait fausse route, ce serait pour lui un crime sans nom que de persévérer, par orgueuil, dans la voie néfaste où il s’est engagé. Ce crime nous ne le commettrons pas ; nous ferons notre devoir, quelque pénible qu’il soit.

« Où peut, où doit nous conduire l’agitation fiévreuse dans laquelle la province est plongée depuis quinze jours ? À quoi cette campagne dans laquelle nous nous sommes engagés, si inconsidérément, va-t-elle aboutir ? À rien du tout, ou bien à la guerre civile. Et c’est parce que cette réponse s’impose à notre esprit avec la même force que la lumière du soleil frappe nos yeux, que nous avons pris la détermination de crier à nos compatriotes : Arrêtez ! pendant qu’il est encore temps.