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POUR LA PATRIE

neuse ; mais sa lumière n’était pas éclatante et pure ; elle était comme troublée et obscurcie. Le visage du fantôme était voilé.

— Eblis ! s’écria le jeune homme de plus en plus exalté, parle à ton Élu ! Dis lui où il doit aller, ce qu’il faut faire pour travailler au triomphe de ta cause, pour te venger d’Adonaï ?

Une voix qui n’avait rien d’humain, un murmure qui semblait venir de loin, et qui parlait plutôt à l’intelligence qu’à l’oreille, répondit :

— Traverse les mers, rends-toi sur les bords du Saint-Laurent où tes ancêtres ont jadis planté l’Étendard de mon éternel Ennemi. C’est là que ton œuvre t’attend. La Croix est encore debout sur ce coin du globe. Abats-la. Compte sur mes inspirations.

La voix se tut. L’apparition s’évanouit. À sa place il n’y avait que la fumée des parfums qui montait en spirales vers le triangle.