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POUR LA PATRIE

par les reporters. C’était une tactique habile, car en se tenant cois, ils n’ajoutèrent aucun aliment nouveau au feu qu’ils avaient allumé. Ce n’était certes pas un feu de paille ; mais même le bois le plus dur, même la houille finit par se consumer. Contre des gens qui ne se défendent pas le bras le plus vigoureux est à moitié désarmé.

Seule la fureur de Saint-Simon allait toujours crescendo. Le Progrès n’était plus un journal, c’était un volcan en pleine éruption, vomissant, à jet continu, flammes, fumée, cendres, eau bouillante, pierres brûlantes et lave ; de la boue, surtout. Il en amoncela des montagnes sur la tête des ministres. Il leur appliqua des épithètes tellement injurieuses, tellement outrageantes que même ceux qui étaient les plus outrés contre eux finirent par dire : c’est trop fort ! De plus, il prêcha une véritable guerre d’extermination contre les Anglais et les protestants. Ses écrits furent reproduits par la presse anglaise des autres provinces et passèrent au loin pour être l’écho fidèle des sentiments et des aspirations de la masse des Canadiens-français. Lamirande et Leverdier avaient beau répudier de toutes