la province de la Confédération hautement proclamée. Si les élections eussent eu lieu dans les quinze jours qui suivirent la dissolution du parlement, pas un seul partisan de sir Henry n’aurait été élu dans toute la province.
À peine sir Vincent eût-il démissionné que
la nouvelle se répandit que M. Montarval
l’avait remplacé. Ce choix augmenta le mécontentement
général. Les conservateurs
n’avaient guère confiance en lui, car ses
anciennes accointances avec les radicaux n’étaient
un secret pour personne. Son manque
de religion le rendait plus que suspect aux
yeux des catholiques. La Libre-Pensée et les
autres journaux révolutionnaires avaient beau
répudier le nouveau ministre, le traiter de
rétrograde, de réactionnaire et même de clérical,
ils ne réussirent guère à donner le change
à l’opinion qui se souleva contre le cabinet et
menaça de l’emporter.
Pendant quinze jours, les ministres ne donnèrent pas signe de vie. Ils ne se montrèrent nulle part, ne firent aucune communication aux journaux, ne se laissèrent même pas interviewer