Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.
154
POUR LA PATRIE

CHAPITRE XI.


Ô generatio infidelis et perversa !
Ô race incrédule et dépravée !
(Luc. ix. 41.)


Quelques jours plus tard Lamirande, Leverdier et un petit groupe d’amis, hommes de valeur réelle, mais peu connus dans les cercles politiques, lancèrent un manifeste, ferme et calme, aux quatre coins de la province. Cet appel produisit une profonde émotion. On eût dit d’abord que tout le parti conservateur allait se rallier autour du jeune député. Dès le commencement de la crise, tous les journaux catholiques canadiens-français furent unanimes à dénoncer le projet de sir Henry comme une trahison, une infamie, un attentat contre le Canada français. Même le Mercure ne put résister au courant populaire : il publia des articles violents contre le premier ministre. Partout on convoqua des assemblées. La politique du gouvernement fut vigoureusement condamnée et la nécessité de faire sortir