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POUR LA PATRIE

faut pourtant un chef. Les deux autres ministres français ont-ils démissionné ?

— Non, certes, et ils ne le feront pas. Je viens de rencontrer le directeur du Mercure qui sort d’une conférence avec eux. C’est presque incroyable, mais ils restent dans le cabinet, par patriotisme, bien entendu ! S’ils quittaient leurs postes, vois-tu, sir Henry les remplacerait par des Anglais. En y restant, ils pourront peut-être obtenir l’introduction de quelques amendements dans le projet. C’est brillant, n’est-ce pas ?

— Pauvre pays ! soupira Lamirande ; pas d’hommes, pas de chefs !

— Il n’en faut pas tant de chefs ! Un seul suffit. Tu es notre chef, soit dit sans vouloir blesser ta modestie.

— Moi, chef !

— Oui, toi, il n’y a pas à en douter. C’est toi qui nous mèneras à la victoire si nous devons y aller, à la défaite, si c’est la volonté de Dieu, Mais il n’y a que toi qui puisse conduire notre petite armée. Inutile de chercher ailleurs.

— Mais les masses ne voudront pas me