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POUR LA PATRIE

tique du gouvernement en face de l’interprétation que la chambre semble y donner à la suite de votre discours.

— Mais cette interprétation n’est-elle pas la seule possible ?

— Oh ! je le suppose. C’est bien malheureux, tout de même. Voilà les esprits excités, le parti conservateur exposé à un désastre. Ne pensez-vous pas, mon cher monsieur Lamirande, qu’il eût été mieux de ne pas critiquer si vivement le projet du gouvernement ? Il aurait sans doute été facile de s’entendre et d’introduire dans le projet certains amendements, certaines garanties pour la province… Vous avez sans doute très bien parlé ; mais un peu de diplomatie ne nuit pas, voyez-vous. C’est bien malheureux, tout cela.

— Ne voyez-vous pas, sir Vincent, que quelques amendements n’auraient pas pu sauvegarder notre position. Le projet est radicalement mauvais, d’un bout à l’autre. C’est un vaste piège. Vous en êtes convaincu, puisque vous avez démissionné.

— Oui, j’ai cru que c’était un piège… Le projet est certainement mauvais ; mais peut-être aurions-nous pu nous entendre. C’est