Page:Tardivel - Pour la patrie, 1895.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
POUR LA PATRIE

PROLOGUE.


Hæc omnia tibi dabo, si cadens adoraveris me.
Je vous donnerai toutes ces choses, si en vous prosternant vous m’adorez.
(Matt. iv. 9.)


— Eblis ! Eblis ! Esprit de lumière ! Éternel Persécuté ! Dieu vaincu mais vengeur ! Moi, ton Élu, moi, ennemi juré de ton ennemi Adonaï, je t’invoque. Apparais à mes yeux, âme de l’univers ! Esprit de feu, viens affermir ce bras consacré à ton œuvre de destruction et de vengeance ! Viens me guider dans la lutte contre le Persécuteur !

Ainsi parlait un tout jeune homme, debout devant une sorte d’autel où brûlaient des parfums. Au-dessus de l’autel était un immense triangle lumineux.

L’aspect du jeune homme était en harmonie avec ses terribles paroles. Son œil noir flamboyait, ses traits, que la nature avait faits très beaux, étaient bouleversés par la haine. Tout