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POUR LA PATRIE

démon avait soin de grossir démesurément, l’effrayèrent. — Allons, se dit-il, pas de sottise ; voyons au moins ce qu’il me veut. Puis, tout haut :

— En quoi le journal ne vous plaît-il pas, monsieur ?

— Vous le savez, répondit Montarval, je me fais conservateur. Je demande, par conséquent, le statu quo. Je suis également opposé à l’union législative et à la séparation des provinces. Votre journal est séparatiste. Cela ne pourra pas faire, vous le comprenez comme moi.

— Si je cessais, pour un temps, de parler de cette question brûlante…

— Cela ne suffirait pas. C’est du positif et non du négatif qu’il me faut… Je crois qu’il vaudra mieux rescinder notre marché. C’est si facile. Remettez-moi mon chèque et je vous remettrai votre billet. Nous n’en serons pas moins amis…

— Alors vous exigez que je combatte le mouvement séparatiste dont j’ai toujours été le défenseur enthousiaste ! C’est ce qu’on appelle vulgairement virer de bord. En navigation, c’est une manœuvre assez facile à