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POUR LA PATRIE

je l’ai fait jusqu’ici ne donne malheureusement pas la fortune. C’est bien dommage, car c’est une profession que j’aime.

— Il y aurait peut-être moyen de rendre cette profession plus lucrative, répliqua Montarval qui dardait sur Saint-Simon son regard perçant.

Le journaliste se troubla, baissa les yeux et murmura un peut-être à peine intelligible. Mais c’en était assez pour fixer Montarval sur la valeur de son homme.

— Venez chez moi, dit-il ; nous converserons là plus à notre aise.

Saint-Simon le suivit, et quelques instants après ils gravissaient le perron qui conduisait à la somptueuse demeure du jeune Français. Cette résidence princière dominait la terrasse Frontenac et le fleuve Saint-Laurent. De ses fenêtres Montarval avait une vue magnifique. À droite, Saint-Romuald et les campagnes du sud bornées au loin par une frange de montagnes bleues ; en face, Notre-Dame et Saint-Joseph de Lévis ; à gauche, l’île d’Orléans et la riante côte de Beaupré adossée aux Laurentides. La maison était meublée avec un luxe oriental. Tout y respirait la mollesse