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POUR LA PATRIE

voulu l’entraîner avec lui dans la fange où il allait se plonger. Et se sentant impuissant à ravaler ce chrétien à son propre niveau, il prit la détermination de lui faire autant de mal que possible.

Il était dans cette disposition d’esprit lorsqu’un soir il rencontra M. Montarval au club qu’il avait la mauvaise habitude de fréquenter sous prétexte d’y recueillir des nouvelles et des idées.

— Eh bien ! monsieur Saint-Simon, s’écria M. Montarval, comment va le journalisme à bons principes ? À merveille, sans doute, car lorsqu’on travaille pour votre bon Dieu il paraît que tout le reste, la bonne chère, les beaux habits, les meubles de luxe et les chevaux pur sang, il paraît, dis-je, que tout cela vous vient par surcroît. Est-ce bien le cas ? Dites donc ?

Au lieu de répondre avec fierté à ce persiflage blasphématoire, le malheureux rougit en balbutiant :

— Il ne faut pas prendre tout à la lettre dans la Bible… On y trouve beaucoup d’allégories et de choses obscures… Tout ce que je puis dire, c’est que le journalisme comme