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POUR LA PATRIE

vice d’affaires douteuses, interlopes, enfin absolument mauvaises.

Pourtant la richesse n’arrivait pas encore assez vite. Son caractère de journaliste catholique, qu’il conserva toujours, apparemment, le gênait. Aux temps agités où commence notre récit, il entrevit la possibilité de faire fortune d’un seul coup. Mais pour atteindre ce but, il lui faudrait abandonner ses nationaux dans leurs luttes patriotiques, se livrer aux ennemis de sa race, favoriser leurs menées ténébreuses, trahir, en un mot, la cause sacrée de la patrie et de la religion. Le malheureux se cramponnait à cette idée qui lui revenait sans cesse : je n’irai pas jusqu’au bout, et quand je serai riche, indépendant de tout le monde, je pourrai facilement, et en peu de temps, réparer le mal que j’aurai fait.

Il en était là, lorsque nous l’avons entendu émettre ses sophismes sur la puissance de l’or et la nécessité de la richesse pour accomplir le bien dans le monde politique. À l’époque de sa conversation avec Lamirande était-il déjà perdu ? Depuis longtemps il était tenté, affreusement tenté par le démon qui fit tomber un des Douze. Toutefois, comme nul n’est