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POUR LA PATRIE

CHAPITRE VIII.


Nihil est iniquius quam amare pecuniam : hic enim et animam suam venalem habet.
Il n’y a rien de plus injuste que d’aimer l’argent ; car un tel homme vendrait son âme même.
(Eccli. x. 10.)


Hercule Saint-Simon s’était lancé dans le journalisme sans préparation morale, sans avoir assez purifié ses intentions. Il voulait faire le bien au moyen de son journal ; mais tout en faisant le bien, il comptait arriver en même temps à l’aisance d’abord, puis à la richesse. Le pain quotidien, c’est-à-dire le nécessaire pour un homme de sa position sociale, n’était pas assez : il lui fallait les douceurs de la vie. Et comme le journalisme vraiment catholique est plus fécond en déceptions et en déboires qu’en succès financiers, il s’aigrissait et s’irritait de plus en plus. Voyant qu’il n’avait pas l’abnégation voulue pour continuer son œuvre, ingrate au point de vue mondain, il aurait dû