de bon cœur. Voici l’article qu’écrivit Leverdier et qu’il intitula :
« La semaine prochaine, sir Henry Marwood soumettra aux Communes son projet pour régler définitivement le sort politique du Canada.
« Pour nous, Canadiens-français, il s’agit de notre avenir national. Tout ce que nous avons de plus cher et de plus sacré est au jeu : notre religion, notre langue, nos institutions, nos lois, notre autonomie.
« Existerons-nous comme peuple demain ? Voilà le problème redoutable qui se dresse devant nous.
« La presse ministérielle et soi-disant conservatrice répand sur le pays les flots de son optimisme somnifère. Dormez, dit-elle, aux habitants de la province de Québec, dormez en paix, dormez sur toutes vos oreilles, car sir Henry est premier ministre et sir Vincent est son très humble serviteur.
« Quelle inquiétude pouvez-vous avoir ? Sir Henry est franc-maçon, c’est vrai, mais il respecte l’Église, il raffole de notre langue