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OU RECUEIL D’ÉTUDES

Maintenant, pour entrer dans les détails, quel enseignement spécial faut-il à chaque classe de la société en particulier ? Car il y a des classes, même dans ce pays démocratique et dans ce siècle égalitaire.

On semble vouloir établir un système d’enseignement unique, qui s’appliquerait à tout le monde. On voudrait faire de tous les Canadiens des demi-savants ou plutôt des demi-quarts de savants. Cela n’est pas dans l’ordre. Vouloir que tout le monde soit également instruit, c’est vouloir l’impossible, et c’est vouloir de plus une chose qui, fût-elle possible, ne serait pas du tout à désirer. Enfin, ce n’est pas un idéal, loin de là. Et chaque pas vers la réalisation de ce projet néfaste nous éloigne du véritable but de l’éducation, qui est d’aider aux hommes de mieux atteindre leur fin dernière et de permettre à chaque individu en particulier d’accomplir, avec plus d’avantage pour lui-même et pour la société, la mission qu’il a reçue de la divine Providence. Car, chacun de nous a un rôle à jouer dans le monde, chacun de nous a une vocation particulière. Or, l’éducation doit nous aider à bien jouer ce rôle, à suivre fidèlement cette vocation. Les uns ont besoin d’une science, les autres, d’une autre ; vouloir un enseignement unique et universel, c’est vouloir le désordre.

Par exemple, en parlant d’enseignement pratique, on appuie beaucoup sur l’importance de la tenue des livres. La tenue des livres est importante pour les teneurs de livres, et que l’on ait des maisons où l’on enseigne cette science, il n’y a rien de mieux. Mais est-ce que la classe agricole a besoin de cette science pour faire du bon beurre, pour élever de beaux animaux ? pas du tout.

Voici ce qu’un homme grave nous écrivait naguère, au sujet de l’émigration, que certaines gens attribuent à trop d’études classiques, ce cauchemar de nos réformateurs :

« Ne serait-ce pas plutôt une trop grande importance donnée à la tenue des livres et au calcul dans les écoles des enfants de la classe agricole, ce qui développe outre mesure les convoitises et dégoûte des travaux des champs, en