Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ÉDUCATION


LA QUESTION VITALE


4 août 1881


Il n’y a pas de question plus importante, pour nous, Canadiens-français, que celle de l’éducation. De cette question dépend l’avenir de notre pays. Il faut donc l’étudier avec soin.

Il nous importera peu de coloniser, d’améliorer notre système d’agriculture, de construire des chemins de fer, de favoriser l’établissement d’industries nationales, de travailler, en un mot, à notre avancement matériel, si nous négligeons l’œuvre, plus vitale encore, de l’éducation de nos enfants.

Beaucoup de gens prétendent que notre système scolaire est loin d’être parfait, que nous sommes très arriérés sous ce rapport, et qu’il nous faut des réformes radicales.

Sans vouloir discuter ces assertions aujourd’hui, sans vouloir dire que notre système d’instruction publique n’est susceptible d’aucune amélioration, nous affirmons qu’il y a un point qu’on ne saurait mettre en doute : c’est que dans toute loi sur l’éducation, dans tout projet d’amélioration, il faut, en premier lieu, tenir compte des droits imprescriptibles de l’Église.

Tout projet de réforme qui méprisera ces droits devra être rigoureusement écarté.

Les réformateurs de notre système scolaire tombent ordinairement dans l’erreur déplorable de croire, ou de dire, que notre éducation est trop catholique, qu’elle