La semaine dernière le Journal de Québec nous a consacré un assez long article. Le rédacteur de cette feuille ne trouve pas la Vérité orthodoxe. Hélas ! Un de nos articles, dit-il, est aussi regrettable que celui du Monde. Trois fois hélas !
Ça paraîtra peut-être étrange aux gens du Journal, mais franchement nous ne leur reconnaissons pas le droit de nous juger ; nous ne croyons pas qu’ils aient eu le temps de faire des études théologiques suffisamment fortes pour pouvoir se prononcer sur une question de doctrine ou de principes. Voyez-vous, ces messieurs ont passé les plus belles années de leur vie à voyager d’un camp politique à l’autre ; les courses et les savantes évolutions qu’ils ont dû faire pour se tenir toujours du côté du Gouvernement les ont nécessairement empêchés de lire dans les gros livres. S’il s’agissait d’une question de « carottes » ministérielles, s’il fallait établir les avantages d’une plume de fer sur une plume d’oie et la supériorité du sang sur l’encre, nous reconnaîtrions la compétence des messieurs du Journal ; mais en dehors de ce cercle assez restreint, nous ne les croyons pas bien capables.
Toutefois, nous admettons que, pour la lâcheté, les gens du Journal peuvent rendre des points à M. David lui-même, ce qui n’est pas peu dire. Notre confrère dit clairement qu’en le critiquant « nous visions d’autres personnes ! » Et par le contexte de l’article, il est évident, que l’on veut désigner par « d’autres personnes » des personnages haut placés !
C’est incroyable, mais c’est cela. Il faut que le sentiment de l’honneur soit passablement émoussé chez le journaliste qui ose imprimer une pareille couardise.
Ne touchez pas au journal de M. Augustin Côté, ne critiquez pas la prose de M. Bouchard de crainte de viser d’autres personnes ! ! !
Si l’on s’imagine dans les bureaux du Journal que c’est avec de telles menaces qu’on nous empêchera de dire notre façon de penser, on se trompe.
L’écrivain du Journal termine son article par la platitude suivante à notre adresse :