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MÉLANGES

jamais, parce que c’est un idéal, mais chaque effort que nous ferons pour y arriver sera un pas en avant, un pas vers la perfection

Ceux qui fréquentent les bureaux du Journal de Québec ne comprennent pas ces choses ; nous n’écrivons pas pour eux. Mais ceux qui ont véritablement à cœur l’avenir du pays, ceux qui n’ont pas d’intérêts particuliers à servir, nous comprendront. Cela nous suffit.



NOS MAÎTRES


17 décembre 1881


Presque tous les journaux canadiens ont reproduit, avec un singulier empressement, un extrait d’un discours que M. Jules Simon a prononcé dernièrement devant l’Académie française, discours où il est question du Canada. Nos confrères ont-ils lu avec attention cette pièce d’éloquence académique avant de la reproduire ? Nous ne pouvons le croire, et nous aimons mieux supposer que leur engouement l’a emporté sur leur prudence ; autrement, il faudrait conclure que cet engouement l’emporte sur leur patriotisme.

Quoi qu’il en soit, voici un passage du discours de M. Simon que nous ne pouvons laisser passer sous silence. Il ne sera pas dit que pas une voix ne s’est élevée au Canada pour protester contre cette injure que M. Simon fait à nos compatriotes, inconsciemment, nous voulons bien le croire :


Et qui pourrait nier, aurait dit M. Simon, sans renoncer au bon sens et à l’évidence, que la fidélité des Canadiens-français à la religion de leurs pères ne contribue à les séparer de leurs maîtres protestants et à les rapprocher de nous ?


Il faut ignorer entièrement la belle et glorieuse histoire du Canada pour parler des Anglais comme des