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MÉLANGES

légitime. Il peut y avoir de bonnes républiques, de même qu’il peut y avoir d’exécrables monarchies. Quand les hommes du pouvoir se conforment aux lois de l’éternelle justice, les affaires du pays sont bien administrées, quelle que soit la forme du gouvernement ; quand ils méconnaissent ces lois, quand ils font la guerre au bon Dieu et à son Église, ils plongent la nation, qu’elle soit républicaine ou monarchique, dans un abîme sans fond.

Comme question de fait, ce qu’on appelle la République française n’a de vraiment républicain que le nom.

Quelles sont les « institutions actuelles » de la France que l’Électeur semble tant admirer ? Est-ce que le peuple français jouit d’une seule bonne et saine liberté ? Où sont les libertés communales qui florissaient jadis dans notre ancienne mère-patrie ? Mortes et oubliées. La République n’a pas même songé à les ressusciter. Elle est aussi absolue, aussi centralisée que l’empire ou la monarchie de Louis XIV. Il y a de la licence en France, il n’y a point de vraie liberté.

Est-ce que l’Électeur croit sincèrement qu’on peut se montrer trop sévère à l’égard de MM. Grambetta et Jules Ferry ? Et veut-il prétendre que ces hommes là ne soient pas, au pied de la lettre, des enfonceurs de portes et des crocheteurs de serrures ? N’ont-ils pas fait, et ne font-ils pas encore une guerre sauvage, bête, contre l’Église et ses ministres, contre Jésus-Christ lui-même ? Ne présentent-ils pas aux nations de la terre le spectacle le plus ignoble que le monde moderne ait jamais vu ?

En prenant la défense de ces hommes méprisables, l’Électeur a fait un pas de clerc qu’il doit regretter. S’il ne le regrette pas, c’est qu’il est imbu des doctrines perverses qui font tant de mal en France.

Dans tous les cas, il est bon que l’on sache une bonne fois pour toutes quelles sont véritablement les idées de l’Électeur sur cette question. Nous l’invitons à s’expliquer et nous lui en fournissons l’occasion.