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MÉLANGES
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France… M. Parkman démontre qu’une ignorance crasse et les superstitions les plus dégradantes régnaient parmi les premiers habitants du pays.


Voilà les ouvrages de M. Parkman « considérées dans leur ensemble » comme le veut M. l’abbé Casgrain ; et cet ensemble, on le voit, est très hostile à la religion, très injuste envers les missionnaires. Tout catholique devra admettre que les éloges flétrissants mais trop mérités que le Witness décerne à M. Parkman me justifiant d’avoir parlé « avec indignation » des écrits de cet auteur.

Après avoir reproduit les paroles calomnieuses que M. Parkman adresse à Mgr de Laval et la comparaison infâme qu’il ose établir entre l’Église et une prostituée (harlot), le Witness se permet l’impertinence suivante :


Croira-t-on que l’auteur de ces ouvrages a été publiquement honoré à Québec par une adresse de la Société Historique et par un diplôme de docteur de l’Université Laval ? Les ultramontains sont naturellement étonnés… Pour notre part nous félicitons l’Université Laval.


En affirmant que l’Université-Laval a décerné le titre de docteur à M. Parkman, le Witness fait preuve d’une mauvaise foi insigne. Cette feuille donne une simple rumeur mise en circulation par quelques intrigants, pour un fait accompli, et il profite d’un on dit qui a fait le tour d’une partie de la presse pour offrir ses félicitations outrageantes à l’Université-Laval. Il n’y a que le Witness qui soit capable d’une pareille vilenie.

Quoique cette sortie du Witness soit très regrettable, elle aura cependant un bon résultat : Elle ouvrira les yeux aux tireurs de ficelles qui ont tendu, peut-être sans le savoir, un véritable piège à l’Université-Laval. Voyant à quel danger ils ont exposé cette institution, par leur conduite inconsidérée, ils comprendront, espérons-le, que leurs intrigues doivent cesser.[1]


  1. Cette polémique nous a valu plusieurs lettres de félicitations ; une, entre autres, d’un personnage distingué dans le monde littéraire et social. Cette lettre a été publiée dans le Canadien du 4 décembre 1878. Nous en extrayons le sagesage suivant qui est typique et qui fera probablement deviner l’auteur :

    Mgr Dupanloup, qu’on invoque si souvent à moins bonne fin, envoyait naguère sa résignation à l’Académie parce qu’on y a fait entrer M. Littré qui n’est pas plus mal que M. Parkman.

    D’après la nouvelle doctrine qui consiste à amadouer les auteurs d’ouvrages remplis d’erreurs, d’attaques contre l’Église, ses institutions, ses œuvres, et ses ministres — au lieu de condamner ces auteurs — il y aurait lieu d’abolir l’Index pour y substituer un ordre de chevalerie, — l’ordre de Saint Amadou — chargé de distribuer des bonnets, des cordons et des rubans à ces messieurs. »