et les prodiges qui ont marqué les commencements de la colonie ; il se moque de la foi vive et efficace des premiers habitants de la Nouvelle-France. Les prêtres, remarquables par leur sainteté, sont des exaltés ; les pieux laïques sont de « misérables fanatiques. »
En un mot, lui, protestant et américain, il a entrepris d’écrire l’histoire d’un pays catholique et français. Ne comprenant pas la glorieuse destinée du peuple canadien-français, il n’a pas su s’élever au-dessus du terre-à-terre du matérialisme. Il a fait de belles phrases, des périodes bien arrondies, il n’a pas écrit une seule page d’histoire.
Il me serait facile de reproduire de nombreux passages, des chapitres entiers extraits des ouvrages de M. Parkman sur le Canada dans lesquels l’ignorance dispute la palme à la mauvaise foi. Pour le moment, je me contente de quelques citations prises au hasard.
La coutume barbare de forcer les prisonniers à passer par les baguettes et de les assommer pendant qu’ils couraient a été continué dans deux, sinon dans toutes les missions sauvages jusqu’à la fin de la domination française… Cette pratique était commune et a dû avoir le consentement des prêtres de la mission. (Parkman, Frontenac and New France, page 377.)
Tous ses livres sont remplis de ces insultes gratuites à l’adresse des jésuites.
Voulez-vous entendre M. Parkman insulter celui que tout le Canada catholique vénère comme un saint ? Écoutez :
En vérité le zèle de Laval était sans bornes, et les actes de mortification qu’on lui attribue sont répugnants au plus haut degré… Il faisait le mendiant, couchant dans des lits remplis de puces, accomplissait des prodiges de malpropreté gratuite dans les hôpitaux, mais tous ces actes, quoique de nature à détruire tout respect de soi-même, ne pouvait guère combattre les influences si puissantes et si insidieuses mises en œuvre pour aiguillonner le plus subtil des vices humains. (Parkman, The old regime in Canada, Pages 94 et 106.)
Ce « vice subtil » que M. Parkman trouve chez le premier évêque du Canada, c’est l’amour du pouvoir, le désir de tout dominer. Les « influences insidieuses » dont il parle sont naturellement les jésuites.