Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/321

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
328
MÉLANGES

désaveu ne lui a été donné que pour cela, et, du moment qu’une législature reste dans ses attributions, le cabinet d’Ottawa ne doit pas intervenir et désavouer des actes provinciaux sous prétexte qu’ils ne sont pas à propos.


LA « MINERVE » ET LE CLERGÉ


29 avril 1882


La Minerve a publié, ces jours derniers, une attaque indigne contre le R. P. Lacasse. Elle a jeté bas le masque, et s’est montrée ce qu’elle est, ce qu’elle a toujours été, gallicane.

Pour elle, l’influence du clergé n’est légitime et tolérable que lorsqu’elle s’exerce en faveur de son parti.

Nous ne répondrons pas en détail aux injures que la Minerve adresse au R. P. Lacasse ; celui-ci n’a pas besoin qu’on le défende contre de telles vilenies. Entre l’humble religieux qui a fait vœu de pauvreté, qui n’a d’autre ambition que de bien servir son Dieu et sa patrie, qui ne mange que pour vivre, qui s’épuise par des travaux incessants, de longues veilles, des voyages pénibles, et ces aventuriers politiques qui rédigent la Minerve : ces gens qui ne songent qu’à faire bombance, qui ne boivent que du champagne, qui ont fait un dieu de leur ventre, qui n’écrivent que lorsqu’ils sont bien repus, qui, quoiqu’ils n’aient aucun moyen connu de gagner leur vie, dépensent vingt mille piastres par année dans des orgies continuelles, entre le religieux et ces gens il y a une si grande distance que celui-là n’a rien à craindre de leurs attaques.

Nous voulons seulement signaler l’infamie dont la Minerve s’est rendue coupable, afin que l’on sache bien quelles doctrines perverses animent cette feuille prétendue catholique.

Les feuilles libérales les plus avancées n’ont rien écrit de plus détestable, que cet article de la Minerve.