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MÉLANGES

toutes choses, des sociétés, comme des individus : comme si Ses lois saintes ne devaient pas obliger l’homme ici bas dans quelque position qu’il se trouve, qu’il soit roi, prince, législateur ou simple citoyen ; comme si la politique, c’est-à-dire l’art de conduire les peuples vers leur fin, était soustraite à Sa toute puissante juridiction !

Voilà le libéralisme ; il n’y en a pas d’autre. Et remarquez bien que ce libéralisme que nous venons de définir, est semblable, quant à sa nature, au libéralisme impie et à l’athéisme, et qu’il y conduit fatalement. En effet, on exclut Dieu d’abord de la politique, on prétend qu’il n’a rien à voir aux élections, aux lois, à l’administration de la chose publique ; que les électeurs, les députés, les ministres ne lui doivent aucun compte de leurs actes publics. Puis on avance d’un pas ; on dit que le bon Dieu est de trop dans l’école ; ensuite qu’il est de trop dans la famille, et finalement qu’il est de trop partout, dans l’Église, dans la conscience des individus.

Voilà la pente sur laquelle glissent ceux qui commencent par nier les droits de Dieu dans l’ordre civil, pente qui conduit à l’abîme, à l’enfer.

Encore une fois, nous conjurons tous ceux qui, par libéralisme politique, ne veulent désigner que l’amour du vrai progrès, des réformes utiles et d’une sage administration de la chose publique, de renoncer à ce mot afin qu’il n’y ait plus d’équivoque.

Dans des articles subséquents, nous tâcherons de faire voir comment ce vrai libéralisme, dont nous avons parlé, se traduit par les actes.

On s’apercevra que l’on peut être vraiment libéral, dans le mauvais sens du mot, tout en se donnant un autre titre.