Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
298
MÉLANGES

tingué correspondant de New-York, M. Farrer, l’a déjà constaté, et c’est strictement vrai. Le Canada, c’est la province de Québec ; elle seule a une histoire, des traditions ; elle seule est une patrie. Les autres provinces, si l’on excepte les centres acadiens et les établissements français du Nord-Ouest, ne sont que des possessions britanniques, riches et prospères, si vous voulez, mais habitées par des gens qui ne les considèrent pas comme leur home.


8 juillet 1882


Le Chronicle vient de publier une communication d’un nommé I. R. Eckart, sur le lien colonial versus l’indépendance du Canada. Le correspondant qualifie l’idée de l’indépendance de chimérique, et se prononce, non seulement en faveur du lien colonial, mais même en faveur d’une confédération britannique, composée de toutes les colonies anglaises. C’est le rêve de M. Blake, rêve chimérique, s’il en fût jamais.[1]

Nos lecteurs savent ce que nous pensons de cette question de l’indépendance du Canada. Pour nous, ce n’est pas une question très actuelle. Notre position vis-à-vis de l’Angleterre est satisfaisante, et nous aurions bien tort de commencer une agitation dans le but de la l’aire modifier.

Le lien colonial, il est vrai, présente de graves inconvénients que nous avons déjà signalés : Dans le cas de guerre, par exemple, entre l’Angleterre et les États-Unis, le Canada serait indubitablement le théâtre des hostilités, ce qui serait peu agréable pour nous, surtout s’il s’agissait d’une question où nous ne serions pas intéressés ; advenant une victoire de la république voisine, notre pays serait probablement, annexé aux États-Unis, résultat très fâcheux, selon nous.

  1. Ce rêve est devenu, dans ces derniers temps, celui de sir John A. MacDonald.