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qui s’écrira et se passera d’intéressant et d’instructif. Mais dès aujourd’hui, nous voulons dire ce que nous pensons de cette coalition, tant souhaitée par M. David. Nous la trouvons tout simplement détestable.

Autant nous voulons l’union véritable des Canadiens-français, la cessation des haines et des luttes qui nous divisent, autant nous désapprouvons et condamnons tout marché de la nature de celui que M. David nous offre.

Si jamais notre peuple doit être uni, et nous espérons qu’il le sera un jour, ce n’est pas par de pareilles transactions que l’on atteindra le but désiré. Disons plus, nous ne croyons pas que MM. Ghapleau, Mercier et David soient de taille à effectuer cette union, qui ne viendra jamais tout d’un coup, par le fait de quelques hommes publics, mais graduellement, par l’éducation sociale de notre population.

Quand on aura réussi à faire disparaître l’aveugle esprit de parti, et à le remplacer par une opinion forte et agissante, basée sur des notions saines du juste et de l’injuste, du bien et du mal social, on pourra espérer voir se réaliser l’union des Canadiens-français, mais pas avant.


1er septembre 1881


Quoi qu’en disent certains journaux conservateurs, il nous parait aujourd’hui à peu près prouvé qu’il y a eu réellement des pourparlers sérieux entre certains hommes politiques en vue d’effectuer une « coalition » ou une fusion des partis. La Tribune ayant mis M. J. R. Thibaudeau en cause, et ayant affirmé qu’il avait été favorable au mouvement, celui-ci a répondu dans la Patrie par la lettre suivante :

Monsieur le rédacteur,

Je vois par le dernier numéro de la Tribune que M. L. O. David me met personnellement en cause au sujet des projets de coalition et me fait prendre