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OU RECUEIL D’ÉTUDES

M. Houde a ajouté qu’il ne voulait pas user de son droit d’appel à Rome parce qu’il ne croyait pas y obtenir justice. Ce dernier mot est excessivement malheureux, et nous sommes convaincu que M. Houde, qui est un catholique sincère, le regrette aujourd’hui.

Quant à l’article de M. Houde, nous le considérons comme fort regrettable. Quelle que soit la provocation, on ne doit jamais oublier ce grand principe catholique, que les dignitaires de l’Église ne sont pas responsables aux simples fidèles. Lorsqu’on a des griefs contre un évêque, un cardinal, il faut se plaindre au Pape, et ne point porter sa cause devant le tribunal incompétent de l’opinion publique. En un mot, il faut respecter l’ordre, et ne pas miner l’autorité en attaquant publiquement ceux qui en sont revêtus. Le journaliste catholique a pour mission d’apprendre au peuple à écouter l’autorité, non point à la juger.

Le devoir des catholiques, dans le moment actuel, est d’éclairer Rome sur la véritable situation du pays. Des articles de journaux ne régleront pas nos difficultés.



Le Journal de Québec, parlant de l’affaire de M. Houde, nous fait un petit bout de sermon sur la soumission que l’on doit à ses supérieurs ecclésiastiques et en particulier au Saint-Siège. Le Journal à ce propos parle même de schisme. Il ne s’agit ni de soumission, ni d’insubordination, ni d’obéissance, ni de désobéissance, ni de schisme, ni d’orthodoxie ; c’est une simple question de respect et d’égards, et nullement une question de foi. Une très grande partie de notre population se considère blessée dans la personne de ses représentants. A-t-elle tort ou raison de dire publiquement ce qu’elle ressent ? Voilà toute la question à résoudre. Personne du côté opposé du Journal ne combat les décrets, personne de ce côté là, non plus, ne conteste l’autorité du Saint-Siège. Encore une fois, c’est une simple question de respect. Le Journal