Québec, l’orphelin se fait voler par Picounoc, homme de chantier.
Plusieurs années s’écoulent ensuite pendant lesquelles notre héros prend le sobriquet de Djos et devient un fier gamin. Il ne néglige pas toutefois de réciter chaque soir un Avé-Maria.
Un jour, Djos, âgé maintenant de vingt ans, entre dans un hôtel de la Basse-Ville, l’Oiseau de proie, maison d’une réputation douteuse, tenue par la mère Labourique. Il y rencontre quelques hommes de cage, Paul Hamel, ex-élève de troisième dont la manie est de parler latin, Sanschagrin « qui riait toujours et buvait davantage, » Lefendu, Poussedon, Fourgon et, de plus le fameux Picounoc, auquel Djos administre une taloche des mieux conditionnées — je parle le langage du livre — en souvenir du temps passé. Cet acte de bravoure le relève dans l’estime de ses nouvelles connaissances — sans en excepter Picounoc lui-même, — qui l’invitent à les accompagner aux chantiers de la Gatineau. Djos accepte l’invitation.
Ces hommes de chantier sont de terribles blasphémateurs et Joseph égale bientôt en méchanceté le plus cynique de la bande. Il n’oublie pas cependant la promesse faite à sa mère mourante : Il recite tous les jours un Avé-Maria.
Un soir, ses compagnons le tournent en ridicule ; ils lui reprochent de prier ; Djos a honte, et profère un blasphème épouvantable. Dieu le frappe sur-le-champ. Le malheureux est muet !
Après six mois passés dans la forêt, Djos, repentant, mais toujours muet, descend le fleuve sur une cage qui s’échoue sur la côte de Lotbinière. En longeant le ruisseau, il trouve la petite Marie-Louise, sa sœur, qu’il ne reconnaît pas, gisant ensanglantée parmi les cailloux. Sa tante, la femme d’Eusèbe, de connivence avec son mari, l’avait écartée, afin de s’en débarrasser et d’hériter ainsi du bien des orphelins. Djos l’emmène avec lui à l’hôtel de l’Oiseau de proie, où il tombe entre les mains d’une bande de voleurs, composée du chef Saint-Pierre, d’un charlatan, de Charlot, de Robert et de Racette, qui a quitté la férule pour s’ar-