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OU RECUEIL D’ÉTUDES

ceux qui connaissent les besoins de la colonisation et qui ont vraiment à cœur cette œuvre nationale : Il faut soustraire la colonisation et l’agriculture aux intrigues, aux tiraillements politiques.

Qu’on crée un département de colonisation et d’agriculture, à l’instar du département de l’instruction publique, sur lequel le gouvernement et la législature auraient la haute surveillance[1] mais où les misérables tireurs de ficelles n’auraient pas accès.

Qu’on nous donne un surintendant qui connaisse son métier et qui soit à l’abri des funestes influences de celui-ci et de celui-là ; qu’on nous donne un département bien organisé, avec des règlements sensés et avec un ou deux « grands voyers » qui voyageraient continuellement et qui auraient l’œil partout, et alors la colonisation, au lieu de languir, prendra un merveilleux élan.


SAINT ZACHARIE DE METGERMETTE


14 juillet 1881


Dernièrement, notre rédacteur en chef avait l’honneur d’accompagner le R. P. Lacasse à Metgermette, nouvel établissement de colonisation. Il croit qu’un récit de ce petit voyage ne sera pas sans intérêt pour les lecteurs de la Vérité. Pour que ce récit soit moins guindé, abandonnons le nous trop pompeux, qui convient à l’article politique, et adoptons le moi, plus familier et qui sied mieux au simple chroniqueur :

Lundi, le treize juin, je prenais le train du « Québec Central » autrefois le « Lévis et Kennébec, » pour


  1. Il ne faut pas conclure de là que la constitution du département de l’instruction publique repose sur un principe admissible. Une organisation qui serait excellente pour la colonisation ne convient pas nécessairement à l’éducation. Car la colonisation relève de l’État, tandis que l’éducation relève, de droit, de l’autorité domestique et de l’autorité religieuse, et non point du pouvoir civil.