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MÉLANGES

fit plus à la tâche. Qu’on fasse payer une partie des frais d’entretien par les municipalités, ou mieux encore par les conseils de comté, c’est très bien, mais au nom de la charité chrétienne, qu’on ne permette pas aux municipalités d’avoir recours contre la famille pauvre qui a le malheur de compter un aliéné parmi ses membres. C’est inhumain, c’est indigne d’un peuple évangélisé.

Si l’on trouve les charges de la province trop lourdes, qu’on impose une taxe spéciale pour l’entretien des aliénés. Cette taxe pourrait se percevoir à peu près de la même manière que la contribution au fonds des « bâtisses et des jurys ? »


LA LIBERTÉ DU TRAVAIL


17 juin 1882


Nous lisons dans un journal de Montréal :

À une assemblée des membres de l’Union Typographique Internationale, tenue, hier, à Saint-Louis, Missouri, on a fait lecture des différents rapports qui démontrent la condition prospère dont jouit cette association. Le président a cru devoir faire remarquer qu’il y avait trop de typographes étrangers à l’Union et a recommandé de prendre des mesures pour empêcher que ceux-là qui travaillent pour des prix insignifiants aient de l’ouvrage.

Nous croyons devoir rappeler, à cette occasion, quelques notions bien élémentaires sur la liberté du travail qu’on oublie trop facilement.

Les ouvriers ont le droit incontestable de former des associations pour se protéger contre les exigences des capitalistes ; ils ont le droit de se mettre en grève si on ne leur donne pas les prix qu’ils demandent. Car l’ouvrier est le maître de son travail et il peut en disposer comme bon lui semble. Et si l’ouvrier isolé peut poser les conditions de son travail, il peut s’associer à d’autres pour faire respecter ces conditions.

Mais la liberté du travail existe pour tout le monde ; elle doit être respectée par tout le monde