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OU RECUEIL D’ÉTUDES

d’augmenter vos revenus ! Est-ce qu’elles ne valent pas plusieurs loteries ?

Non, les Anglais n’ont pas le droit de nous parler d’immoralité sociale !


4 mars 1882


Dans notre numéro du 18 du mois dernier, nous disions, en réponse à certains journaux anglais, que les loteries ne sont pas immorales, pourvu, bien entendu, qu’elles soient administrées honnêtement. Nous en donnions pour raison qu’une loterie, dès lors qu’elle est conduite honorablement, est un véritable contrat dont les conditions sont connues des parties contractantes.

Sur ce, un correspondant arrive tout scandalisé’ dans les colonnes de l’Électeur, mercredi dernier alors que notre dernier numéro était sous presse. Il place sur sa tête un bonnet de docteur, sans produire d’autre titre que le mérite d’être « tout à M. Pacaud : » et ainsi affublé il nous fait l’honneur de nous donner un tout petit bout de leçon de philosophie, voire même de théologie. Risum teneatis.

Quelque malin a dit depuis que si le brave homme était un peu moins entier à M. Pacaud, il courrait la chance d’être un peu plus à la vérité, soit dit sans allusion.

Pour nous, sans poser en philosophe, et encore moins en théologien, nous demandons humblement au docte correspondant la permission de lui faire remarquer que, s’il veut bien se donner la peine d’ouvrir un traité élémentaire de philosophie ou de théologie, ou mieux encore, pour plus de sûreté, de consulter quelque personne habituée à feuilleter ces gros livres-là, il apprendra deux choses, pour son utilité et profit.

D’abord, un contrat, pour être véritable, doit reposer sur le droit, c’est-à-dire être juste et moral. La raison en est bien simple ; c’est qu’un contrat engendre une obligation qui lie la conscience. Or, jamais le