Page:Tardivel - Mélanges, Tome I, 1887.djvu/172

Cette page a été validée par deux contributeurs.
175
OU RECUEIL D’ÉTUDES

très grand péché ; c’est un péché contre Dieu, c’est un péché contre la famille, contre la société, et contre l’individu lui-même. Il est donc du devoir de l’État de travailler de toutes ses forces à faire disparaître l’ivrognerie, de la combattre par tous les moyens légitimes. L’un des moyens les plus efficaces de combattre ce grand mal, c’est de restreindre, autant que possible, la vente des spiritueux au verre. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’il faille interdire complètement et d’une manière absolue la fabrication des spiritueux, car les spiritueux, comme tout ce qui est créé, comme les poisons mêmes, sont bons en soi ; ce qui est mauvais, ce qu’il faut combattre, c’est l’abus que les hommes en font.

Jamais on ne pourra nous convaincre que les débits de spiritueux appelés buvettes sont nécessaires au bonheur d’un peuple. Nous voudrions les voir tous fermés, et nous approuverions sans réserve une loi qui défendrait la vente des liqueurs enivrantes au verre.

Nous espérons donc que la partie saine de la population de Québec appuiera fortement M. Déry dans sa tentative de restreindre, autant que la loi le lui permet, le funeste trafic des spiritueux, et nous formons des vœux pour que les amis de la tempérance fassent voter des lois et des règlements plus sévères encore.


LES LOTERIES


18 février 1882


Les journaux anglais continuent à s’occuper du projet que l’on prête au gouvernement Chapleau d’organiser une loterie provinciale. Il est vrai qu’un correspondant du Mail a dit que l’honorable premier-ministre avait déclaré que cette rumeur était sans fondement. Quoi qu’il en soit, nous croyons devoir faire connaître notre manière de voir sur les loteries, qu’elles