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OU RECUEIL D’ÉTUDES

fait autant, nous le constatons avec un vif regret. Loin de là, un certain nombre d’entre eux ont rivalisé de zèle pour se rendre agréables aux nouveaux propriétaires de la feuille en question.

L’Événement a battu la marche. Cela ne doit pas nous étonner. Ce journal sans principes s’est toujours distingué par son dévouement, en faveur des mauvaises causes ; qu’il se dise libéral ou conservateur, qu’il se prosterne devant MM. MacKenzie et Joly ou qu’il flagorne Sir John et M. Chapleau, peu importe, c’est toujours le même organe du mal, railleur, sceptique et dissolvant, sans cœur, sans honneur et sans foi.

Une réclame dans les colonnes de l’Événement en faveur du Courrier des États-Unis, c’était donc dans l’ordre pour ainsi dire.

La Concorde a suivi l’Événement. C’était encore dans l’ordre.

Le Courrier de Montréal a reproduit, avec éloges, l’élucubration de l’Événement ; ce n’était pas dans l’ordre, mais vu le manque absolu de contrôle qui caractérise la rédaction du Courrier depuis quelque temps, on ne pouvait iras s’en étonner.

Puis, la Gazette, de Joliette, a dit son mot en faveur de la feuille new-yorkaise. Cela nous a étonné et attristé.

Voici maintenant que le Journal de Québec vient, à son tour, avec un article en l’honneur du Courrier des États-Unis.

Cet article du Journal est bien pire que ceux des autres journaux dont nous avons parlé.

Tandis que l’Événement, la Concorde, le Courrier de Montréal et la Gazette de Joliette consacrent à ce sujet des articles de louanges pures et simples, le Journal met dans son écrit juste assez de « réserves » pour rendre un véritable service au Courrier.

On le sait, un écrit où il n’y a que des éloges, et des éloges exagérés produit relativement peu d’effet ; ça sent trop la réclame, ça trop l’air payé tant la ligne.

Pour qu’un écrit en faveur d’un livre, d’un journal, d’un homme produise son effet, il faut qu’il y ait