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MÉLANGES

Ii — Tous et chacun de ceux qui lisent sciemment, sans la permission du siège apostolique, les livres de ces mêmes apostats et hérétiques enseignant l’hérésie, ainsi que les livres de quelqu’auteur que ce soit nommément prohibés par lettres apostoliques, et tous ceux qui retiennent en leur possession les dits livres, les impriment ou les défendent de quelque manière que ce soit.


Nous invitons le rédacteur de l’Union à méditer surtout les mots que nous avons soulignés.



3 Novembre 1881.


L’Union de Saint-Hyacinthe, malheureusement pour elle, ne veut pas revenir sur sa très grave erreur à propos de mauvais livres, et persiste à parler absolument comme une feuille libre-penseuse qu’elle est. Nous ne savons pas si le percepteur des douanes de Toronto était autorisé par la loi à faire ce qu’il a fait ; les tribunaux en décideront, probablement. Mais ce n’est pas là la question débattue entre le rédacteur de l’Union et nous. Notre confrère a dit, en toutes lettres, que le temps n’était plus où une autorité quelconque, civile ou ecclésiastique, pouvait défendre aux hommes de lire certains ouvrages. C’était nier carrément à l’Église le droit de mettre des livres à l’index.

l’Union, en réponse à notre article, loin de se rétracter ou de s’expliquer, renchérit sur sa pensée et prêche ouvertement le « libre examen. » Pour que l’on ne puisse pas nous accuser d’exagération, nous citons textuellement :


Nous n’avons pas au Canada de religion d’état, et si telle ou telle personne préfère Voltaire à de Maistre, sur quel droit nous appuierons-nous pour l’en empêcher ? Chacun est parfaitement libre, dans notre pays, de suivre qui bon lui semble en matière religieuse… Nos Torquemadas en herbe continueront sans doute à nous traiter d’impie et d’athée ; nous n’en aurons pas moins la prétention de rester fidèle à la foi de nos pères, voire même d’être meilleurs catholiques que nos détracteurs, en mettant la presse au service de