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MÉLANGES

nes du convenable. Nous ne partageons pas leur confiance, pour l’excellente raison que les pièces qui passent pour les plus convenables sont réellement les plus dangereuses pour les bonnes mœurs. Les grivoiseries, les mots gras choquent encore nos oreilles ; M. Claude, qui veut faire de l’argent, les évitera probablement sans l’aide du comité ; mais dans un langage poli on affichera les principes les plus détestables ; sous les fleurs se cachera le poison mortel, et ce sera en gants blancs qu’on battra en brèche le foyer domestique.

Nous supplions les journalistes de Montréal, ceux d’entre eux surtout qui sont pères de famille, d’étouffer ce funeste projet pendant qu’il en est encore temps. Ils peuvent le faire s’ils veulent se montrer énergiques, s’ils veulent s’élever au-dessus du respect humain, s’ils veulent se souvenir qu’ils sont chrétiens.

Qu’ils songent à l’âme de leurs enfants et qu’ils frappent !


À PROPOS DE MAUVAIS LIVRES


27 octobre 1881


Il y a quelque temps le percepteur des douanes à Toronto, M. Patton, a saisi un certain nombre de volumes de Paine et de Voltaire. Ces deux auteurs, on le sait, étaient de francs impies et leurs ouvrages ont fait un mal presque incalculable dans le monde. Les livres confisqués sont peut-être ce qu’il y a de plus détestable parmi les œuvres de ces deux mauvais écrivains.

L’acte du percepteur des douanes a été vivement discuté par la presse. Plusieurs journaux l’ont blâmé fortement, entre autres le Globe. Nous ne savons pas si la loi permet à un percepteur des douanes de faire ce que M. Patton a fait, mais nous sommes parfaitement persuadé d’une chose, c’est qu’elle devrait permettre la saisie d’ouvrages semblables. S’il y a un