Une question qui n’est pas sujette aux vicissitudes qui caractérisent les affaires purement matérielles, qui est la même dans tous les pays, qui ne varie pas avec les siècles, c’est la question de l’enseignement.
Nous ne parlons pas, bien entendu, des disputes qui peuvent surgir entre les pédagogues sur les méthodes à employer dans les écoles : mais de l’enseignement compris dans son acception la plus large. Nous parlons de l’instruction, ce procédé par lequel on forme l’intelligence ; de l’éducation, cet autre procédé par lequel on façonne le cœur.
Ainsi comprise, la question de l’enseignement se pose de la même manière chez tous les peuples qui ne dorment pas à l’ombre de l’idolâtrie.
En Europe, c’est le terrain où se livre la grande bataille entre l’armée du bien et l’armée du mal.
On le sait, l’ennemi du genre humain, dès le commencement, livra la bataille à ceux qu’il voulait perdre, sur ce terrain de l’enseignement. Sous la forme d’un serpent, il se glissa dans le Paradis terrestre et se fit maître d’école contre Dieu. Le Créateur avait lui-même instruit nos premiers parents. Qu’elle devait être belle, complète, lumineuse cette instruction du Très-Haut ! Cependant le Tentateur réussit à convaincre ces élèves de Dieu, en faisant appel à leurs convoitises, que leur éducation était à refaire. On n’ignore pas ce qui advint.
Depuis ce jour, Satan continue dans ce moule son œuvre maudite de maître d’école contre Dieu. Parcourez l’histoire du genre humain, dans tous les siècles vous verrez la tribune de Satan érigée en face de la chaire de Dieu. Et malheureusement, à cause de la chute originelle, vous verrez souvent les hommes se grouper en rangs serrés autour de la tribune et se détourner de la chaire.
Avant la venue du Sauveur, la race humaine presque tout entière n’écoutait plus que l’enseignement de Satan ; même le peuple juif, choisi par Dieu pour conserver le dépôt de la Foi, se laissa souvent entraîner par cet enseignement matérialiste. Il fallait de fré-