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MÉLANGES

Mais elle s’est bien gardée de condamner la franc-maçonnerie !

Bonne vieille, on commence à vous connaître.


ENCORE LES FRANCS-MAÇONS


1er juillet 1882


Voilà un sujet vital pour nous, mais auquel on n’attache pas assez d’importance. Cette plaie sociale, qui a fait un si grand mal en Europe, s’étend sur notre pays, n’en doutons pas. Déjà, nous le savons, la franc-maçonnerie compte de nombreux adeptes parmi les Canadiens-français ; si l’on pouvait voir les ravages de cette peste comme l’on voit les ravages des sauterelles, par exemple, on serait épouvanté. Mais pour se faire silencieusement et à l’ombre, le travail des loges au milieu de nous n’en est pas moins terriblement efficace.

Nous nous en apercevrons assurément un jour, mais il est à craindre que plusieurs de nos compatriotes ne comprennent le danger qui nous menace que lorsqu’il sera trop tard pour le prévenir.

Nous ne croyons pas pouvoir revenir trop souvent sur cette question des sociétés secrètes au Canada. Plusieurs de nos confrères ne s’occupent guère de ce sujet, mais nous ne pensons pas devoir suivre leur exemple.

Pendant quelque temps, il est vrai, la Minerve a tonné avec force contre les francs-maçons ; mais nous ne craignons pas de calomnier la déesse en affirmant que tout son beau zèle n’était déployé qu’en vue des élections. La preuve que la Minerve ne connaît pas la franc-maçonnerie, ou bien n’en a qu’une horreur de convention, c’est qu’elle a soutenu, avec un aplomb superbe, que ce n’est pas un mal pour un protestant d’être franc-maçon.