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OU RECUEIL D’ÉTUDES

et la patrie, mais là se borne leur ambition. Notre confrère mentionne l’établissement des RR. PP. au lac Nominingue. Ce que les jésuites demandaient en faveur de cet établissement, c’était uniquement pour développer plus rapidement la colonisation dans le Nord. On a rejeté leur bill.[1] Le pays y a perdu beaucoup, et ceux qui ont fait repousser ce projet de loi seront peut-être, un jour, les premiers à regretter la faute qui a été commise.


D’UN EXTRÊME À L’AUTRE


27 octobre 1881


Nous ne pouvons nous empêcher de croire que certains journaux bleus de Montréal vont d’un extrême à l’autre. La Minerve, surtout, se distingue par ses tergiversations.

Autrefois, certaines feuilles, dites conservatrices, avaient le grand tort, le tort impardonnable de trop identifier leur cause avec celle de l’Église, et peut-être que la Minerve n’est pas la moins coupable sous ce rapport. D’après ces journaux on ne pouvait différer d’opinion avec certains hommes politiques sans être entaché de libéralisme catholique. Les écrivains qui tenaient ce langage étaient sans doute sincères, ils croyaient peut-être qu’on ne pouvait pas être profondément catholique, qu’on ne pouvait pas servir l’Église sans admirer, louer et applaudir tout ce qui se faisait dans les rangs du parti bleu. Nous ne discutons pas leurs motifs, mais nous devons dire qu’ils étaient dans une grande erreur et qu’ils ont nui considérablement à la cause qu’ils prétendaient servir.

  1. Par ce bill les RR. PP. Jésuites demandaient l’autorisation de conférer des grades universitaires.