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MÉLANGES

mesure de nos forces, ce désir de notre évêque. Yoilà ce que nous avons fait. Il y a donc mauvaise foi manifeste chez ceux qui nous accusent de nous être montré « plus catholique que notre évêque. »

Non-seulement l’administration du chemin de fer n’a tenu aucun compte des désirs de l’autorité religieuse, mais ses organes ont affirmé, bien haut et à plusieurs reprises, que cette même autorité avait donné son consentement à l’exploitation de ces trains réguliers du dimanche. C’est donc une question de véracité entre l’autorité religieuse et M. L. A. Sénécal.

Celui-ci fait dire à ses organes que « l’autorité religieuse » a approuvé l’établissement des trains réguliers de voyageurs le dimanche. Par autorité religieuse on veut dire, sans doute, Mgr  l’Archevêque de Québec, Mgr  l’évêque de Montréal et Mgr  l’évêque des Trois-Rivières.

Voici maintenant comment l’administration du chemin a procédé vis-à-vis de l’autorité épiscopale. Quelqu’un est allé d’abord trouver Mgr  l’Archevêque et lui a demandé si, lorsque les besoins de l’immigration l’exigeraient, on pourrait faire partir un train de voyageurs de Québec, le dimanche, pour permettre aux immigrants d’arriver plus vite à destination. Sur une réponse affirmative de la part de Mgr , on a établi un train régulier du dimanche, train qui n’a aucun rapport direct avec l’immigration. Pour les gens qui ont la mémoire courte, comme les rédacteurs du Canadien, nous reproduisons les principaux passages de la correspondance échangée entre Mgr  l’Archevêque et nous, correspondance qui établit clairement que « l’autorité religieuse » à Québec n’a jamais donné son consentement à l’exploitation des trains du dimanche :

Québec, le 3 septembre 1881

À Mgr E. A. Taschereau Archevêque de Québec,

Monseigneur,

Si je suis bien renseigné, et je crois l’être, Votre Grandeur n’a jamais été consultée au sujet de ce train du dimanche. On aurait simplement demandé à Votre Grandeur si, lorsqu’il arriverait beaucoup d’immigrants ici, le diman-