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AU CANADA


plus qu’ici, du moins dans le langage usuel. Nos cousins de là-bas se servent d’une foule de mots anglais que nous ne songeons pas à employer ; tels sont leur five o’clock tea, leur shake-hands, leur home, leur rocking-chair, leur bookmaker.

Dans le langage technique, du commerce et de l’industrie, nous employons, il est vrai, une foule de mots anglais, pour la raison bien simple que nous ignorons souvent les termes français. C’est regrettable, mais enfin le danger pour la langue littéraire n’est pas là. Ce danger, il se trouve, je le répète, dans l’anglicisme, qui peut se définir ainsi : l’emploi de mots français, auxquels on donne un sens propre à des mots semblables de la langue anglaise, ou une tournure anglaise.

Quelques exemples feront mieux saisir cette définition. Ainsi, nous entendons dire ou nous lisons dans les journaux, à chaque instant : Un tel a fait applica-