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AU CANADA

Au mot seau, le même auteur dit : “ Seau, sô ; la prononciation populaire est siô ; au XVIe siècle Zèze dit : “ On prononce seau, un e fermé s’entend avec o et ne fait qu’un son, ne prononcez pas siau comme les Parisiens.

Est-ce à dire que les Canadiens qui, comme les autres, ont le droit de créer des mots, n’aient absolument rien ajouté à la langue ? N’existe-t-il pas des vocables, des expressions qui soient vraiment de notre cru ? Il y en a quelques-uns, mais le nombre en est fort restreint. Et il est à remarquer que les rares mots de création vraiment canadienne sont généralement des mots gracieux, expressifs, pittoresques et dignes d’être conservés.

En l’automne de 1879, je passais sur le chemin de Beauport en compagnie de M. René Mauzès, jeune Français aussi aimable qu’intelligent, que plusieurs d’entre vous ont dû rencontrer. Nous causions de nos hivers canadiens et de nos tempêtes de neige.