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LA LANGUE FRANÇAISE

il ne peut pas marcher dret ; j’ai failli me nèyer ; il faut netèyer cela ; que le bon Dieu soè béni ; toè et moè, on s’imagine qu’il parle horriblement mal. C’est ce que l’on appelle par dérision du canayen. Pourtant, cet habitant s’exprime absolument comme s’exprimaient ceux qui, au commencement du XVIIe siècle se piquaient de parler le beau langage.

Il serait même facile de montrer que la prononciation de la diphtongue oi avec la valeur de ŏă n’est devenue générale que vers le commencement du XIXe siècle. Ainsi dans une édition du dictionnaire de Boiste, de 1808, figure encore la prononciation de voir par voère. Cette autorité est encore confirmée par celle du Père Mansion, (Manuel de prononciation française, p. 59.)

Écoutons le P. Buffier, S. J., dans sa Grammaire française, publiée en 1741, page 346 :