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AU CANADA
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cousins de France ; mais ayons, au sujet de notre parler, une juste fierté, mêlée à une humilité non moins juste.

Nous avons reçu en héritage une des plus belles langues du monde ; sous plusieurs rapports, la plus belle ; et, dans son ensemble, nous l’avons conservée intacte. Vu les circonstances difficiles où était placé notre peuple, c’est là, j’ose le dire, une œuvre héroïque, une œuvre dont nous pouvons être fiers à juste titre. D’un autre côté, cette pierre précieuse que nous ont transmise nos pères et qui ne s’est pas détériorée entre nos mains, a reçu cependant quelques taches. Ces taches, il est vrai, n’en diminuent pas la valeur intrinsèque : elles en ternissent seulement que peu l’éclat. Appliquons-nous bien à enlever cette poussière, mais que cela soit fait d’une main délicate et sûre ; et ne prenons pas pour ternissure ce qui, en réalité, est chatoiement gracieux. En d’autres termes, sous prétexte d’épurer