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leur propre main ce traité et y ont apposé leurs sceaux.

Signé :Andrassy

Prince Henri VII de Reuss.

Fait à Vienne, 7 octobre 1879.


Cette alliance défensive était dirigée surtout contre la Russie et, subsidiairement, contre la France. Militairement, elle constituait une garantie contre l’une ou l’autre de ces deux puissances. Politiquement, elle consolidait le triomphe de 1871. Pour mater l’Europe et lui imposer, dans la paix, la suprématie allemande, pour éviter par conséquent des surprises telles que celle de 1875, elle ne suffisait pas cependant. Il fallait une assise plus vaste à l’hégémonie que, de Berlin, Bismarck prétendait exercer sur le monde. C’est à élargir cette assise que l’Italie fut appelée en 1882. On a vu quels griefs l’excitaient contre la France ^ Elle s’offrait. Bismarck n’eut qu’à la laisser venir. Dès l’automne de 1873, Victor-Emmanuel s’était rendu à Vienne et à Berlin. Dès ce moment, des publicistes, comme le colonel Marselli, avaient prêché l’alliance allemande. En 1875, l’empereur d’Autriche vint à Venise, l’empereur d’Allemagne à Milan. Et

i. Voir ci-dessus page 99.