à-dire alternatives et rythmées. D’ailleurs, la loi de l’égalité de l’action et de la réaction, entendue dans sa plus large acception, — car il n’en est pas de plus élastique et de plus compréhensive - embrasse aussi ces dernières. À mesure qu’on l’applique à des sphères plus élevées, on passe, sans s’en apercevoir, des contraires concomitants aux contraires alternatifs. Tant qu’on reste dans le domaine de l’astronomie, de la physique et de la chimie, elle trouve facilement, à côté d’applications du second genre, des applications du premier : corps attirants et attirés à la fois, symétrique disposition des forces cristallisantes et des forces magnétiques, polairement distribuées, combinaison chimique conçue comme un couple d’actions contraires. Cette dernière conception, on le sait, maintenant abandonnée et remplacée par une notion plus large des appétits pour ainsi dire omnivores de l’élément chimique, était celle des fondateurs de la chimie moderne, Lavoisier et Berzelius, qui expliquent tous les phénomènes chimiques par l’union de deux molécules complémentaires et opposées ; et la décomposition voltaïque des corps chimiques, leur séparation de la sorte en deux groupes d’éléments dont l’un se porte au pôle positif, l’autre au pôle négatif, est venue prêter un moment son appui à cette théorie dualistique. On admet maintenant qu’il se forme entre les diverses substances des hymens non plus monogamiques seulement mais polygamiques, des faisceaux et non plus des couples. Malgré tout, on peut encore persister à voir dans la combinaison une multitude d’actions simultanément contraires[1] .
- ↑ Si je pouvais me permettre de m’arrêter à des considérations sur la chimie, il ne me serait pas difficile de trouver dans cette science une moisson d’opposition.