du très grand. Il a fallu renoncer à se représenter la molécule chimique comme un système solaire en miniature. L’hypothèse d’un monde de pygmées qui deviendrait un monde de géants ou inversement, en gardant toutes ses mêmes relations intérieures et sans se dénaturer, implique contradiction dans le monde réel, où nous voyons tout changement de dimensions et de distance en entraîner d’autres plus profondes. D’autre part, s’il est loisible aux astronomes de supposer la rétrogradation des planètes d’Occident en Orient, nous savons qu’elles sont contraintes de graviter dans le même sens. Et, s’il est permis aux physiciens, — en thermodynamique par exemple, — d’admettre la réversibilité de certains changements, ils n’ignorent pas que c’est la une fiction et qu’une mystérieuse nécessité entrave la conversion de la chaleur en force motrice tandis qu’elle favorise celle de la force motrice en chaleur. Mais nous reviendrons tout à l’heure sur cette idée de réversibilité.
Dans l’espace pur, abstrait, imagine par eux, les géomètres physiciens ont place une multitude innombrable d’éléments matériels supposés égaux et inertes, occupes à s’attirer et à se repousser, à se heurter et à s’accoupler sans fin. Qu’il y ait, cela étant, des différences si exubérantes dans le monde physique et le monde vivant, une orchestration si riche des mélodies de l’évolution, on ne peut que s’en émerveiller. Aussi n’est-il rien de plus gratuitement prosaïque et plat que ces conceptions géométriques, d’ailleurs utiles comme fiction.
Il est un axiome, ou plutôt un postulat, placé en tête de la Mécanique, qui mérite, à notre point de vue, un examen