de possessions unilatérale. — Eh bien, c’est la multiplication qui est le symbole arithmétique de ce rapport : par elle, le nombre se prend lui-même pour attribut, le nombre se possède lui-même. Primitivement, un nombre est fait pour s’attacher un objet concret, qui est son complément nécessaire : on dit 2 arbres, 3 étoiles, 4 jambes. Si l’on remplace les arbres, les étoiles, les jambes, par des chiffres, on aura, par exemple : deux, cinq, trois douze, quatre, six… Comment, si ce n’est à l’image des notions et des propositions verbales, suggérées elles-mêmes par les rapports concrets de domination entre individus humains, a pu venir cette idée de replier le nombre sur lui-même, d’en faire une notion où deux nombres jouent alternativement les rôles de sujet et d’attribut suivant que l’un est considère comme le multiplicateur et l’autre le multiplicande ou vice versa ?
On pose, trop laconiquement : deux cinq égalent dix. Ce qui signifie : notre numération étant ce qu’elle est, l’ordre de formation et la série indéfinie des chiffres dont nous faisons usage étant ce qu’ils sont, deux cinq, ou, ce qui revient au même, cinq deux, autrement dit cinq répète deux fois, ou deux répété cinq fois, deux groupes de cinq ou cinq groupes de deux, nous conduisent, cette répétition terminée, à la même hauteur de notre série numérique fondamentale et à la hauteur où est place le nombre 10. La différence qui existe ici entre le cas du dénombrement direct ou concret (deux arbres, trois étoiles, etc.) et celui du dénombrement réfléchi, c’est que nous ne pouvons pas dire indifféremment trois étoiles ou étoiles trois, quatre jambes ou jambes quatre ; autrement dit, nous ne pouvons pas, sans changer le sens de