de l’écriture, le bureau de l’écrivain ne s’est pas singulièrement élargi en quelque sorte, et ne s’élargît pas tous les jours ? On pense ensemble de plus en plus, on écrit ensemble, on fait échange de style et d’idées, à des distances toujours croissantes, avec des collaborateurs qui vont se multipliant. Généralisons : de plus en plus, quel que soit le travail auquel on se livre, on travaille ensemble, et, en se divisant et se subdivisant entre des travailleurs toujours plus nombreux, en se différenciant, leur tâche les associe en une œuvre collective dont la plupart ne se doutent pas. Avant de se diviser et de se différencier, elle les mettait en hostilité les uns contre les autres, et les conflits qui éclatent encore entre eux ça et là ne sont qu’un vestige de leur premier état de guerre. L’atelier primitif, donc, s’est prodigieusement agrandi. Et que dire de l’autel, de l’idole, de la chapelle domestique, où se resserrait jadis un groupe si étroit, farouchement séparé des autres groupes ! Foyer de la maison, d’abord, puis foyer de la cité enfermé dans un petit temple, plus tard lieu de sacrifices réels ou symboliques sous de vastes voûtes du temple juif, de la mosquée arabe ou de la cathédrale chrétienne, l’autel n’a cessé de croître et ne s’arrêtera pas avant d’avoir rassemblé autour de lui, dans la communion d’une même pensée, d’une même aspiration unanime, à travers mille divergences, toute l’humanité civilisée[1].
- ↑ Le lit, heureusement, fait exception, au moins apparente, à col élargissement général du mobilier domestique. Et même il semble, à première vue, qu’à l’inverse de la table, il pst devenu de plus en plus étroit, repoussant de plus en plus rertains partiges familiers aux temps où le sauvage offrait sa femme à l’hôte comme un mets vivant. Cependant à y regarder de près, l’alcove aussi a été s’élargissant, mais sous deux formes bien différentes et dont la