du problème : car quel autre moyen de triomphe s’offre aux débutants, que d’user de leurs avantages naturels ou acquis, c’est-à-dire d’abuser de leur force ? Supprimez ces soi-disant libres débats, et le traité de paix appelé convention, contrat, marche, qui leur succède, vous ne le pourrez que par une règle légale, qui elle-même aura été le triomphe d’un parti à la suite de luttes parfois sanglantes. À beaucoup de petits marchandages et de petites escarmouches privées aura été substituée une grande bataille de masses, voilà tout : toujours de droit de la force. La nécessité de la guerre sociale suivrait donc de là ? -Mais ce serait oublier un élément essentiel : un principe spécieux de paiement se présente toujours à un moment donné, et, grâce à la sympathie imitative, se répand contagieusement : dans les esprits. Il fournit la majeure du syllogisme dont la conclusion sera le prix ou le salaire cherché. Les prédications des économistes ou des socialistes, des moralistes ou des sociologues, ont pour effet de faire prévaloir, après débats intellectuels, mais purement individuels, après conflits psychologiques et pacifiques, une notion de la justice grâce à laquelle les débats sanglants des volontés pourront être prévenus. Il n’est rien de tel que de convertir un duel téléologique en duel logique pour faciliter la pacification sociale. C’est là l’avantage du point de vue juridique. Aussi les juristes, s’ils étaient plus sociologues, pourraient-ils travailler à la paix plus utilement que les économistes[1]. Ceux-ci,
- ↑ Ce qu’il sont pu, par leur seule autorité personnelle, pour adoucir les guerres internationales, pour pacifier les rapports internationaux, montre ce qu’ils pourraient, à fortiori, pour amortir le choc des partis et des classes.